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Tarascon sur Ariège : Novembre 2025
Rêve et magie du RAIL
Le monde merveilleux de la miniature cheminote dans un wagon immergé dans un wagon de passagers
Rêve et magie du RAIL
La miniature de la vie cheminote rivalise d'intensité avec le musée postal et férroviaire ainsi que la BB4736, une locomotive née à Tarbes en 1934 et qui a sillonnée pendant près de 60 ans tout le réseau des Pyrénées et du Sud Ouest. Elle est aujourd'hui l'une des dernières rescapées de la série.
Plongée réaliste pour les passionnés de train et les autres qui vont découvrir un univers qu'il ne soupsonne même pas...
Là-bas, tout au bout des rails, juste derrière la gare SNCF de Tarascon sur Ariège, c’est un coin qui semble oublié avec son lot de vieux wagons et ses panneaux de signalisation décolorés… En s’approchant doucement et en y regardant de plus près, cet ensemble est bien agencé, créant un espace de vie pour le moins original… Par une matinée ensoleillée, les wagons avec leurs toits arrondis stationnés sous l’ombre agréable d’arbres feuillus et centenaires, nous renvoient aux clichés des caravanes américaines des années 50 situées dans un vieux camping américain, abandonnées au milieu de la Louisiane…
Cette image d’Épinal est renforcée par le fait que du côté droit, une barrière naturelle constituée de vieux arbres propose son ombre bienfaisante et, de l’autre, une lignée de vieux wagons anciens reposant délicatement sur des rails en acier totalement abandonnés au milieu des herbes folles…
Une vieille barrière de passage à niveau, rouge et blanc, barre l’accès de ce petit coin tranquille. Cette barricade est un modèle ancien, comprenant une immense barre horizontale rouge et blanc, interdisant tout passage. Et pour être bien sûr que personne ne passe en dessous, une grille constituée de fines barres métalliques blanches pendouille en se balançant doucement au gré du vent. En remontant, cette immense balustrade, le bruit caractéristique de ses tiges cognant contre la barre principale, nous renvoie 50 ans en arrière, dans les années 60 / 70, quand il y avait des files de voitures et des cyclistes bloqués aux passages à niveau, en attendant que le train passe…
Les enfants étaient souvent émerveillés en voyant surgir au milieu de la route ces énormes motrices électriques, tirant une myriade de wagons dans un bruit assourdissant. Une sonnerie stridente prévenait tout le monde d’une arrivée imminente d'un convoi. Alors que des machines diaboliques rugissaient dans un vacarme assourdissant, certains dénombraient les wagons, tandis que d’autres adressaient des gestes amicaux aux voyageurs, qui paraissaient insensibles à cette agitation et ignoraient complètement cette foule massée le long des rails. Parfois, un observateur avisé arrivait à déchiffrer sur une des voitures la destination, écrite sur des pancartes accrochées aux côtés. D’où venaient ces gens, où allaient-ils ?
Pour les rêveurs, c’était déjà le début d’un mystère ou d’un grand voyage imaginaire…
À gauche de cette clôture familière se trouve un petit portillon pour piétons, équipé de ressorts pour se refermer automatiquement après son utilisation. Il est également blanc et rouge, prêt à être poussé pour vous faire découvrir un nouvel univers…
Ne manque plus qu’au tableau, le (ou la) garde-barrière accoudé sur la manivelle pour faire fonctionner le tout. À gauche, on voyait quelques vieux poteaux de signalisation avec leurs losanges orange, leurs ronds rouges ou leurs carrés bicolores (rouge et blanc) qui s’orientaient afin de donner des indications aux cheminots. Chacun des poteaux est orné d’un feu, d’une lettre de l’alphabet, à l’image des balises des gares. On y trouve également un grand S blanc sur fond noir, ou encore un chiffre noir sur fond jaune, indiquant la vitesse…
Il n’y a pas de doute, ici nous sommes bien dans une oasis réservée aux passionnés du monde du rail. L’aménagement de cet espace annonce les découvertes que nous allons faire en visitant ce musée bien étrange.
Un wagon à bestiaux, repeint en bleu et blanc, semble nous inviter à entrer. Après ce wagon-atelier, il faut grimper un petit escalier de bois pour arriver enfin à la hauteur de la porte de la voiture de voyageurs pour découvrir enfin ce qui s’y cache.
Avant de disparaître dans cet endroit chaleureux, j’ai aperçu un wagon de la « postale » et une vieille locomotive électrique des années 1930, la BB4736, qui a pris sa retraite en 1995, qui m’ont fait signe : dépêche-toi, on t’attend !
En entrant, le monde merveilleux de la miniature nous surprend. C’est une représentation audiovisuelle d’environ 20 minutes qui dépeint l’univers ferroviaire au cœur des sites historiques et touristiques de l’Ariège. Elle évolue au fil des 24 heures, avec des scènes diurnes, nocturnes, orageuses dans les montagnes et des travaux routiers, ainsi qu’une étape du Tour de France.
Dans ce paysage varié, ces trains s’activent, se croisant et sonnant leurs sirènes, pénétrant dans des tunnels, défilant devant une reproduction du château de Foix, de sa gare de triage, ou devant le tunnel de Puymaurens, sans négliger l’usine de talc de Luzenac, les grottes de Niaux ou encore le château de Montségur.
Dans les villes et dans les maisons, les lumières s’allument, ou s’éteignent selon l’horaire de la journée. Les voitures de pompier et les ambulances ont les « bleus » qui clignotent, les phares des voitures sont eux aussi allumés, les gares de triage, les ateliers sont tous électrifiés. Les éclairs de l’orage sont plus vrais que nature et rendent l’illusion d’une froide journée en montagne. Il a fallu près de 45 000 heures et deux années de travail pour réaliser ce petit chef-d’œuvre qui occupe la quasi-totalité du wagon long de 25 mètres. A priori, c’est le seul musée de miniatures de trains posé dans un véritable wagon de voyageurs en France. L’espace n’est pas très large, mais suffisant devant la maquette pour laisser aux visiteurs tout le temps nécessaire à la découverte de toutes ces animations. Plus on regarde, plus la maquette nous livre ses secrets, plus les détails nous sautent aux yeux. Les convois ferrés se croisent, se poursuivent, s’arrêtent en gare, redémarrent. Certains reconstruisent les voies, d’autres transportent des marchandises. Il y a même des TGV du dernier cri traversant à toute allure le paysage. La circulation routière est entrecoupée de passage à niveau qui fonctionne automatiquement. Les barrières s’ouvrent et se ferment au gré des convois. Un peu plus loin, des pompiers éteignent un feu de maison, ici c’est le marché de Foix, là-bas le château de Montségur domine de toute sa hauteur la scène…
Les montagnes, la neige, les maisons, les rues, les bois… tout est admirablement bien reconstitué avec une minutie hors du commun.
Jean Claude Sauzet, l’actuel président de l’association Rail-Modélisme-Ariégeois (R-M-A) nous donne quelques explications :
Je n’ai pas participé à la création de ce wagon, car je n’étais pas encore membre de l’association en 1993. La maquette que vous voyez là a été construite après 4500 heures de travail étalées sur deux ans, jusqu’en 1995. Une douzaine de personnes, tous membres de l’association et très adroites de leurs dix doigts, ont réalisé cet exploit. Depuis la partie électrique et les réseaux ferrés jusqu’aux décors, ils ont travaillé ensemble, chacun apportant son savoir-faire là où il y en avait besoin. Il y a eu au départ un plan des 3 réseaux importants, puisque le circuit était fonctionnel à plat avant de construire les décors. Je sais qu’au départ, il y avait déjà l'idée d’intégrer le tout dans un décor local de montagne, réalisé sur place et construit à l’échelle 87. Sauf quelques parties qui sont à des échelles inférieures ou supérieures pour donner du relief à la maquette. Ces fondateurs ont travaillé avec du grillage, du cirage, des papiers, du plâtre… Ils ont créé des moulages en polyester des maisons et des rues. D’ailleurs, toutes les maisons que vous voyez là, à l’exception de la fête foraine, sont des maisons reconstituées fidèlement à partir de photos. D’ailleurs, à l’ouverture du musée, les gens reconnaissaient très très bien les lieux.
Tout a été fait à cette époque-là et depuis, presque rien n’a changé. Nous rénovons les infrastructures et installons de l’éclairage LED, en consacrant du temps à l’entretien de cette superbe maquette. Nous avons pu donner vie au décor, en créant des routes contenant des pistes magnétiques permettant de faire rouler des voitures toutes seules, exactement comme pour les trains.
Jean Claude Sauzet, anciens ingénieur et chef de la SAVCO, une entreprise de chaudronnerie spécialisée dans l’entretien des barrages et des centrales hydroélectriques, a inventé des wagons spéciaux, équipés d’élévateurs hydrauliques pour permettre à la SNCF de visiter les tunnels lors des contrôles de sécurité. Durant sa carrière, il travaille à Tarascon sur Ariège et côtoie des membres de la SNCF très souvent. Il est un incroyable touche à tout et sait faire énormément de choses de ses dix doigts. Quand il prend sa retraite en 2002, un ami lui parle de l’association des trains miniatures « On est dans l’ambiance des trains, mais en modèle réduit… » puis l’invite à les rejoindre, car les membres sont toujours à la recherche de bricoleurs connaissant bien la mécanique et l’électricité.
En 2000, Jean Claude devient membre de l’association qui existe depuis 10 ans déjà.
Au début, l’équipe était dans un petit local située en ville, mais tout ce petit monde s’est senti très vite à l’étroit. Grâce aux connaissances du président de l’époque, ils ont réussi à obtenir du matériel en achat déclassé, en prêt ou même donné pour la partie postale, car les équipements partaient au rebut et allaient être détruits. L’idée géniale fut d’utiliser la voiture de voyageurs pour y installer cette immense maquette. Tout le matériel appartient à l’association, sauf la locomotive qui est assujettie à une convention en rapport avec la conservation du patrimoine.
Au bout de deux années et plus de 45 000 heures de travail acharné, la maquette est quasiment terminée et le musée ouvre enfin ses portes aux visiteurs.
Ce sont des maquettes que l’association achète ?
Oui, dans notre club, c’est l’association qui gère son matériel. Dès qu’un nouveau train sort, nous en faisons l’acquisition, puis nous le préparons avant de l’inclure dans notre animation. Notre fournisseur, la société Roco qui nous offre un bon rapport qualité-prix, est aussi intéressant pour les pièces de rechange, parce que, dans le propre entretien, il y a de l'usure d’une machine qui tourne toute l'après-midi sur le circuit. Cela représente 7 kilomètres par jour d’ouverture. Ces dispositifs ne sont pas conçus pour couvrir des centaines, voire des milliers de kilomètres… Il y a des composants clés à prendre en compte, tels que les pignons, les aiguillages et les cabines. Déjà à l’achat, les wagons ne sont pas équipés avec les lumières à intérieurs. Nous les démontons pour mettre des barres de led sous le toit, en attrapant le courant sur les bogies (roues) de façon à ce que le courant qui passe aux locomotives par les rails approvisionne également les wagons pour voir ce qui se passe dedans. Puis nous y ajoutons des voyageurs, absents à l’origine. Nous utilisons des kits de passagers en plastique qu’il faut peindre afin de rendre le tout bien plus vivant en conférant à l’ensemble un réalisme étonnant.
Tout cela a un coût, comment financez-vous ?
Les revenus principaux proviennent de l’entrée. Mais nous avons aussi des aides de la mairie ou du département. Pour le moment, malgré la baisse des dotations, nous arrivons à faire face. Nous sommes connus dans toute la région et, quand la météo n’est pas trop bonne, nous avons du monde. Parfois, nous avons aussi des groupes de 20 ou 30 personnes qui viennent nous visiter. Il y a des écoles, des groupes d’ingénieurs retraités, des passionnés, des anciens de la postale ou de la SNCF…
Actuellement, nous avons trois nouvelles personnes, motivées et très compétentes, qui viennent d’adhérer à notre association. C’est bien, car cela nous donne un coup de fouet et cela relance les idées et l’entretien. Nous cherchons un partenariat pour repeindre nos wagons. Cela fait 20 ans que cela n’a pas été fait. Cependant, je suis plein d’optimisme et je crois fermement que nous atteindrons notre objectif sous peu.
Un visiteur frappe à la porte et vient vérifier que tout est bon pour une visite groupée en septembre 2025.
Monsieur, qu’est-ce qui vous a amené à venir visiter ce musée ?
J’ai déjà visité ce lieu à deux reprises, et nous sommes à la recherche d’une activité qui allie une touche de technicité et de divertissement. Cette activité pourrait plaire à d’anciens élèves d’une école d’ingénieurs. Alors, une vieille locomotive, un wagon postal et puis la maquette, pourquoi pas?
Nous regardons tous les trains qui passent, car nous avons tous gardé une âme d’enfant…
Notre équipe est composée de retraités qui ne s’adonnent plus à une activité physique régulière, et nous recherchons des visites adaptées à notre niveau d’activité. Cette visite est une activité douce et très instructive, car les personnes qui font visiter sont des passionnés et prennent le temps de bien expliquer. Ils sont très compétents et la visite promet de passer un bon moment original, ludique et culturel.
Monsieur Sauzet, est-ce que l’association RMA a prévu une modernisation de l’ensemble ?
Non, pas de grosses modifications. Nous faisons des améliorations au fur et à mesure de l’avancée technologique. Mais il faut que cela puisse s’adapter à ce qui existe déjà, car il est presque impossible de changer une partie des décors pour les refaire. Il faut se faufiler sous la maquette, enjamber des kilomètres de câbles, faire attention où l’on s’installe. La place est très étroite et lorsque nous devons réparer quelque chose, nous y allons à quatre pattes, puis nous nous contorsionnons pour arriver à souder, et à remettre en état. C'est là où l’on s'aperçoit qu’à la conception, les créateurs n’ont peut-être pas suffisamment pensé aux problèmes de dépannage, car ils étaient jeunes et dynamiques… Aujourd’hui, les corps ont vieilli et ce n’est pas toujours évident. Mais bon, en prenant le temps, en n’étant surtout pas claustrophobe, tout se fait. Regardez, nous avons même scié des pieds de chaises pour être plus confortables lors des soudures délicates…
En dehors de cette magnifique miniature, mettant en scène des séquences ariégeoises, l’association dispose d’une autre maquette, plus petite car elle ne mesure que 15 mètres. Elle est démontable et modulable, conçue pour être utilisée dans des expositions itinérantes sur la ville d’Ax-les-Thermes et sa région. Cinq personnes sont nécessaires pour sa mise en place. Elle sera accessible aux membres de l’association qui désirent l’utiliser lors d’expositions en divers endroits de France, afin de promouvoir notre musée de l’Ariège.
Car le musée, ce n’est pas seulement la miniature des trains, c’est aussi un wagon de la poste, et une locomotive électrique datant de 1930. Le wagon postal est un véritable musée ferroviaire présentant un ensemble de documents, de matériaux et d’objets appartenant à l’histoire du chemin de fer ou de la postale.
Comment avez-vous récupéré tous ces objets ?
Le wagon lui-même nous fut légué par la poste régionale, car il partait à la destruction. Puis, pour les objets, ce sont essentiellement des dons faits, soit par des familles de la SNCF, soit des enfants de cheminots ou autres passionnés et collectionneurs qui trouvent des cartons et nous apportent leurs richesses…
Il y a des casquettes, des tampons, des sacs, des casiers, des pèse-lettres… enfin, tout le matériel nécessaire au tri postal. Nous avons récupéré le wagon et l’avons aménagé comme l’étaient les voitures de tri postal. C’est un service qui date de mars 1845, quand la poste a créé des centres de tri roulant pour gagner du temps. Ce fut un service qui a fonctionné jusqu’en 2014 pendant 150 ans. Aujourd’hui, il a été abandonné au profit des centres de tri automatisés avant que le courrier ne soit acheminé par la route ou en avion. Il arrive parfois que nous ayons des doubles de dons ou que le matériel soit trop vieux. Dans ces cas, nous vendons certains objets en accord avec la famille afin d’acheter d’autres fournitures.
Que vous apporte en plus le wagon postal ?
C’est complémentaire. Les gens font le rapport entre la maquette et le réel. Le côté conservation du wagon de la poste est très attirant. Tout le monde connait les wagons de voyageurs, mais la poste sur rail, c’était un milieu très fermé. Les gens découvrent la réalité de ce qu’ils ont connu et vu pendant des années dans les gares ou sur les rails. En entrant ici, on découvre ce qui se passait réellement dans ces wagons jaunes et sans vitres qui étaient de véritables lieux de travail. Nous avons levé un coin du voile pour les visiteurs ébahis qui aiment beaucoup cet endroit. Ils trouvent le concept performant et efficace et sont surpris d’apprendre que, depuis plus de 10 ans, cela n’existe plus…
C’était une institution lourde, mais qui fonctionnait parfaitement bien.
Nous avons installé aussi une petite vidéo qui montre concrètement comment tout cela s’agençait. Nous avons reconstitué les postes de travail des cheminots de la poste avec le plus de fidélité possible. Les visiteurs passent autant de temps ici qu’à découvrir la maquette.
Et c’est tout à fait le cas. En découvrant ce wagon, nous sommes happés par la simplicité des lieux. De chaque côté des comptoirs munis de tiroirs, étagères et placards, de toute taille. Par-ci, par-là, des strapontins permettent de voir les postes de travail alloués à chacun des membres du wagon. Sur les murs sont accrochés des casiers portant des noms de villes et de régions. Ces noms permettent de classer les sacs de courrier avant de les déposer dans les gares correspondantes.
Aujourd’hui, pas de lettres mais des sacs en cuir de diverses formes et tailles, des casquettes de cheminots venant de différents endroits du monde, des tampons à encre en bois pour marquer les timbres, des balances et des photographies instructives…
Pour qui prend le temps, c’est un véritable monde féerique qui s’ouvre à nos yeux
Et la locomotive ?
C’est une BB4736, fabriquée en 1934 dans les ateliers de Alstom à Tarbes pour la Compagnie du Midi. A priori, il ne reste que trois exemplaires de cette BB4700 et c’est du matériel exceptionnel. Elle a roulé pendant 40 ans et était affectée dans les dépôts de Béziers, puis de Toulouse. Elle est unique et possède sa propre histoire, comme chacune de ces machines qui font partie du patrimoine ferroviaire.
C’est presque un rêve de gosse de se retrouver au poste de commande de cette grand-mère du rail. À l’avant et à l’arrière de la locomotive se trouvent les deux postes de conduite, identiques, permettant ainsi de rouler indifféremment dans les deux sens sur une même voie. Une fois installé au poste de commande, on est face aux rails, à des volants, des manomètres, des rhéostats et des boutons noirs qui permettaient de commander la belle. Là c’est pour faire monter les caténaires, ici c’est la manette du célèbre Klaxon à deux tons, Toudouuuu tut… que nous connaissons tous. Les feux de positionnements, de roulements, etc.
Dès que l’on se retourne, on découvre les compartiments moteurs, répartis sur les côtés extérieurs de la locomotive, disposés derrière des grillages avec un grand passage au milieu afin de pouvoir se déplacer et éventuellement réparer. Il y a deux moteurs électriques puissants et on imagine aisément le bruit infernal que subissait le chauffeur…
Bien que la magnifique locomotive BB4736 soit actuellement muette, il est facile de se représenter son ronronnement tandis qu’elle tire des wagons de marchandises ou de passagers avant de s’arrêter avec un grondement de freins à la gare de Tarascon sur Ariège.
Le voyage dans ce musée est attirant, plaisant et surtout dépaysant. Il est ouvert le mercredi et le jeudi lors des vacances scolaires. Prenez le temps d’y passer un jour pour découvrir ou faire découvrir ce musée intemporel, plein de charme et surtout animé par des bénévoles de l’association RMA, passionnés et passionnants. On passe d’une maquette, dotée de petits détails réalisés avec minutie, au réel et c’est vraiment fascinant. Un voyage à ne manquer sous aucun prétexte, car, comme le disait un vieux slogan de la SNCF, « À nous de vous faire aimer le train. »
Une grande partie de la génération des « boomers » rêvait de recevoir un train électrique pour Noël, et pourtant, ce sont les papas qui jouaient avec… Alors, pour réaliser ce rêve d’enfance, pour enfin jouer pour de vrai, oser entrer dans ce musée situé à Tarascon sur Ariège depuis près de 35 ans, c’est faire revivre en nous cette part de rêve de notre enfance. C’est croire que tout est possible.
Grâce à l’association RMA, nous pouvons sans crainte, laisser libre cours à notre imagination en nous transportant pendant quelques secondes, conducteur d’une locomotive des années 1930. Pendant ce court laps de temps, nous accomplissons le rêve de l'enfant qui sommeil en nous, dans cet univers féerique des cheminots.
Ces moments d'évasions sont de véritables pauses bienfaitrices, un régal pour nous tous, grâce à tous ces passionnés du rail et de la miniature !!!
Texte : Philippe Vignon -Tous droits réservés
Photos : Michel Gineste - Tous droits réservés
Novembre 2025
Site Internet : www.rma-revemagiedurail.com
Mail : rma09@wanadoo.fr
Tél : 06 78 76 31 67













